Partie 1 : Les précautions d’emploi des huiles essentielles

L’aromathérapie : comment utiliser les huiles essentielles?

L’aromathérapie est une branche de la phytothérapie, qui utilise ce qu’on appelle plus communément les HUILES ESSENTIELLES (HE) obtenues par extraction des molécules aromatiques de la plante par distillation à la vapeur d’eau. (sauf pour les agrumes qui sont obtenues par pression du zest).

Comme je l’ai dit dans un précédent article, l’aroma c’est mon chouchou et je vous ferai découvrir l’étendue des vertus de chaque huile essentielle. Je vais vous partager le potentiel incroyable de ces véritables concentrés d’actifs.

Les huiles essentielles sont la preuve que NATUREL ne veut pas forcément dire INEFFICACE et INOFFENSIF:

  • EFFICACE et ACTIVE : Chaque huile peut contenir jusqu’à plus de 150 composés qui agissent en synergie. Imaginez leur puissance d’action. Il n’est à mon sens pas nécessaire d’associer plus de 3 ou 4 huiles essentielles.
  • AVEC UNE POSSIBLE TOXICITÉ : certaines molécules peuvent avoir un effet néfaste sur le système nerveux ou sur le foie par exemple. Il faut reconnaitre ces HE et les utiliser à bon escient. Il y a également la notion de dose qui entre en jeu.

Elles ont a la fois une action thérapeutique et énergétique. En effet, l’olfaction des molécules aromatiques agit directement sur notre système limbique, le centre de nos émotions dans le cerveau. Dans la gestion du stress par exemple, elles restent un choix royal.

Dans cet article je vais vous éclairer en premier lieu sur les précautions d’emploi et les contre-indications des huiles essentielles. Il y aura donc une suite avec les voies d’administration dans l’article suivant.

LES PRÉCAUTIONS D’EMPLOI DES HUILES ESSENTIELLES

De manière générale, si on ne sait pas utiliser les HE, il vaut mieux ne pas les utiliser et TOUJOURS demander l’avis d’un professionnel de santé, c’est la règle de base! En clair, si vous n’êtes pas à l’aise avec l’aromathérapie, ne vous y aventurez pas sans conseil, ou alors pensez à d’autres alternatives naturelles comme l’homéopathie, la phytothérapie ou encore la gemmothérapie.

LES CONTRE-INDICATIONS

Les huiles essentielles, par précaution, sont contre-indiquées dans plusieurs cas :

  • les femmes enceintes et allaitantes
  • les enfants de moins de 6 ans
  • l’épilepsie
  • l’asthme (surtout non contrôlé)
  • certaines pathologies comme l’hypertension avec certaines HE (la Menthe poivrée) ou encore les cancers hormono-dépendants avec les HE à effet “hormone-like” (Sauge sclarée et officinale, Anis vert, Cyprès toujours vert, Fenouil, Cèdre de l’Atlas…)
  • certains traitements médicamenteux : anticoagulants, hormones…

Sur avis médical, à l’aide d’un professionnel de santé spécialisé en aromathérapie, certaines huiles sont sécuritaires et peuvent être utilisées pendant la grossesse ou chez les enfants. En revanche, il est préconisé de ne jamais utiliser d’huile essentielle chez les bébés de moins de 3 mois, aucune, ni en diffusion, ni en application ainsi que durant le 1er trimestre de grossesse (sauf exception comme l’huile essentielle de Citron pour les nausées). De manière générale, il est déconseillé de faire de l’automédication en aromathérapie avec les personnes dites fragiles car leur seuil de tolérance est beaucoup plus faible.

Il peut y avoir un risque d’allergie également. Le mieux est de tester avec une goutte d’huile essentielle dans le pli du coude. S’il n’y a pas de réaction au bout d’1 heure (voire au bout de 24h pour les hypersensibles), le risque d’allergie sera minime.

LES PRÉCAUTIONS D’EMPLOI

Il faut savoir que les huiles essentielles ne sont pas miscibles avec l’eau. Utilisez donc des supports huileux ou gras pour une meilleure action thérapeutique.

PAS SUR LES MUQUEUSES

Il est déconseillé d’appliquer les HE sur les muqueuses du corps car elles sont beaucoup plus sensibles que la peau (yeux, oreille, nez, lèvres…). Par exemple, il faut protéger ses yeux lors d’inhalation avec les HE, ou quand vous appliquez l’ HE de menthe poivrée sur vos tempes pour les migraines.

Si par erreur, la muqueuse est irritée avec une HE, rincez immédiatement avec une huile végétale ou un corps gras (lait corps, beurre de karité…) pour enlever l’HE et non avec de l’eau.

UTILISATION PURE

L’utilisation pure sur la peau est sur avis médical : ce n’est possible qu’avec certaines HE et en cas d’urgence seulement, jamais sur une longue durée. Par exemple, la Lavande aspic sur une brûlure superficielle : on applique une goutte pure toutes les heures dans les 4 heures qui suivent la brûlure, ensuite il faudra l’utiliser diluée à 50% avec une huile végétale de Calophylle par exemple. Il faut maitriser parfaitement les HE pour ce type d’application.

LA VOIE ORALE

Pour la voie orale, je la recommande rarement, et surtout jamais sans avis médical pour éviter les toxicités et les erreurs de dosage. Il existe des spécialités sous forme de capsules ou de perles à avaler bien appropriées en officine, n’hésitez pas à en parler à votre pharmacien.

JAMAIS D’INJECTION (IM, IV ou SC)

LES TOXICITÉS DES HE

Huile essentielle de Cannelle de Chine – Cinnamomum cassia – riche en cinnamaldéhyde, principe dermocaustique

Paracelse disait : « Tout est poison et rien n’est sans poison; la dose seule fait que quelque chose n’est pas un poison. »

En raison de certaines toxicités, Il faut donc savoir que TOUTES LES HE :

  • ne s’appliquent pas pur sur la peau
  • ne se diffusent pas
  • ne s’avalent pas
1- La photosensibilisation
  • Cela concerne les HE contenant les coumarines (furocoumarines surtout)
  • L’exposition solaire suite à l’application cutanée de ces HE peut alors provoquer une réaction telle que allergie, inflammation, rougeur ou pigmentation.
  • Famille des agrumes : Bergamote, Orange douce, Petit grain bigarade, Citron, Mandarinier…
2- La dermocausticité
  • C’est le risque de brûlure de la peau ou des muqueuses au contact d’une HE dermocaustique riche en phénols ou en aldéhydes
  • C’est le risque le plus fréquent rencontré dans l’utilisation des HE
  • Ce potentiel toxique est écarté avec une dilution impérative et suffisante de l’HE dans une huile végétale ou un autre support aussi bien en application cutanée que par voie orale
  • Sans rentrer dans le détail des familles biochimiques, voici quelques HE très dermocaustiques riche en aldéhydes ou en phénols : Cannelle feuille, Origan, Sarriette, Thym à thymol ou encore Giroflier…
  • Elles sont donc impropres à la diffusion
  • Il faut absolument les diluer pour les utiliser et au minimum 10% de dilution pour les plus dermocaustiques comme la Cannelle ( Soit 1ml d’HE dans 10ml d’huile végétale).
2- L’hépatotoxicité
  • Les HE par voie orale sont métabolisées en partie par le foie, et certaines riches en phénols peuvent provoquer une atteinte hépatique.
  • Tout est une question de dosage ceci dit. En général, si les doses thérapeutiques sont respectées, il n’y a pas de surcharge de l’activité hépatique.
  • Cette toxicité est à prendre en compte chez les personnes avec une faiblesse hépatique en revanche. Le mieux c’est d’éviter les grosses doses D’HE par voie orale et sur une période trop longue
4- La néphrotoxicité

C’est le même principe que pour le foie et ce sont principalement les HE riches en monoterpènes qui en sont responsables. Cela concerne les agrumes et les conifères (Citron, Pin sylvestre,…). C’est une toxicité rare car elle se produit à des doses très supérieures aux doses thérapeutiques par voie orale.

5- La neurotoxicité
  • C’est le risque d’atteinte des tissus nerveux et des neurones, pouvant provoquer des convulsions mais également un avortement en cas de grossesse
  • C’est avant tout de la famille des cétones qu’il faut se méfier (thuyone, menthone, camphre…). Cela concerne les HE de Thuya, de Menthe poivrée, de Romarin camphré ou encore de Sauge officinale.
  • Ces huiles seront donc à éviter en cas de grossesse ou allaitement, chez les enfants de moins de 12 ans, chez les personnes avec un trouble nerveux (épilepsie, sclérose en plaque, Parkinson…) et chez les personnes âgées.

Évidemment, il existe d’autres toxicités mais je vous ai cité les plus importantes. Il faut bien comprendre que ce n’est pas le seul fait d’utiliser une HE qui peut être dangereuse mais cela dépend de plusieurs facteurs (un peu comme pour les médicaments) :

  • L’huile essentielle en elle-même
  • la quantité utilisée = dose (NE JAMAIS APPLIQUER SUR TOUT LE CORPS par exemple ou AVALER l’équivalent d’une goutte d’HE à la fois)
  • la posologie et la durée d’utilisation
  • la qualité biologique de l’HE
  • l’utilisateur : âge, sexe, grossesse, état de santé, pathologies existantes (chacun a son propre métabolisme et donc sa propre capacité à assimiler puis éliminer tout principe actif)
  • des traitements médicamenteux en cours
  • la voie d’administration
  • la zone d’application et la dilution (jamais sur le ventre chez la femme enceinte)

Les 10 commandements des huiles essentielles

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